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Le bâchi et la casquette

Laissez-nous vous raconter l’histoire du bâchi (et de son pompon !), de la casquette et du tricorne, couvre-chefs emblématiques de la Marine Nationale !

 

Le bâchi

Le bonnet de marin (parfois appelé à tort « béret ») est porté par les matelots et les quartiers-maîtres, en argot maritime on l’appelle « bâchi ». D’origine écossaise, il est porté traditionnellement par les matelots. C’est à partir de 1829 que le bâchi fait partie de la liste des effets que doivent contenir les sacs des équipages. L’achat de bonnets par le commissariat de la Marine est attesté en 1835 et c’est sous le Second Empire qu’un décret fixe sa forme, dite « béret ». Il est alors de laine bleue, orné de deux bandes garances (rouges) et d’une houppette ou pompon aux deux tiers bleu et un tiers rouge.

 

La raison de la présence du pompon est sujette à de nombreuses légendes. Parmi elles, la plus tenace affirme que son utilité est d’amortir les chocs à la tête des marins puisque les coursives des navires ont des plafonds très bas. On peut même entendre que le pompon a pour origine une visite de l’Impératrice Eugénie à bord d’un navire au port de Brest en 1858. Un marin se mettant au garde-à-vous au passage de l’Impératrice heurta violement le dessus de son crâne au plafond. Se mettant à saigner abondement, elle lui aurait offert un mouchoir, qui, placé sur la tête du matelot et taché de sang, donna naissance au pompon rouge. Or comme nous l’avons vu plus tôt, à cette période il est toujours bicolore, il ne deviendra entièrement rouge qu’en 1870. En réalité, la houppette est simplement présente pour orner le brin de laine de départ qui ressort au milieu du bâchi. Une tradition affirme également que toucher le pompon d’un marin porterait chance aux jeunes femmes, à moins qu’il ne s’agisse d’un moyen de séduction sorti de la tête de quelques marins inventifs…

 

En 1873, le bonnet reçoit un ruban légendé noué au-dessus de l’oreille gauche et dont les extrémités décorées d’ancres retombent sur l’épaule. A la fois coiffure de travail et de service, le bâchi devient même coiffure de sortie. A la fin du XIXe siècle, les bouts flottants du ruban disparaissent tandis qu’une jugulaire blanche apparaît. En 1901, le drap cousu remplace la laine et une ancre brodée fait son apparition.

Pendant la majeure partie du XXe siècle, le bâchi n’évolue pas et est rendu indéformable grâce à des baleines en fil d’acier. Aujourd’hui elles sont remplacées par un boudin spiralé et la coiffe blanche est portée en toute saison, auparavant elle était réservée pour l’été et dans les zones tropicales.

 

La casquette

La casquette, dans une forme à deux visières, est tout d’abord utilisée par l’équipage entre 1825 et 1830. Elle est adoptée définitivement pour les officiers et les sous-officiers en 1837, lorsqu’elle remplace le bicorne. Elle est alors seulement portée en mer. Ce n’est qu’à partir de 1878 que les seconds-maîtres ont l’autorisation de la porter en dehors du service ordinaire, puis en toutes circonstances en 1903. Tout d’abord de couleur bleue, elle est rejointe en 1882 par une casquette blanche. Aujourd’hui, la casquette bleue peut recevoir une coiffe blanche.

A l’origine, l’ancre est directement brodée de fil or sur la casquette. A celle-ci s’ajoutent les galons de grade en 1876. Finalement, un écusson frontal remplace la broderie en 1927. La forme, elle aussi, évolue, la visière longue et plate se raccourcit et se penche vers l’avant, la coiffe tombante est ensuite maintenue par un tendeur.

 

Le tricorne

Le tricorne, quant à lui, est réservé au personnel féminin militaire de la marine, et ce pour toutes, de matelot à officier. Il reprend le même macaron frontal que les casquettes et éventuellement un insigne de grade.

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