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Lorient : port stratégique

Découvrez les "dessous" de l'univers des sous-marins !

Un espace convoité dès le Moyen Âge

Située à l'embouchure du Blavet et du Scorff, la rade de Lorient est un emplacement convoité dès la fin du Moyen Âge. Après un premier projet de fortifications par le duc de Bretagne, François II, la rade prend de l'importance pendant la Guerre de la Ligue. Les Espagnols, soutien des Ligueurs catholiques, vont construire la citadelle de Port-Louis à partir de 1590. Poste avancé de la protection dans la rade, la citadelle sera détruite en 1598 puis reconstruite entre 1618 et 1621 par Louis XIII qui donne à Port-Louis le statut de ville royale.

 

La compagnie des Indes et la Marine Royale

La Compagnie des Indes, créée en 1664 par Colbert, s'implante dans la rade à partir de 1666. Elle va permettre d'approvisionner la France en produits orientaux. Les Landes du Faouëdic voient ensuite développer les chantiers navals, puis à la fin du 17e siècle, la Marine Royale s'installe à Lorient. Elle va en réutiliser les bâtiments de la Compagnie des Indes, alors en difficulté. En 1719, une nouvelle Compagnie des Indes est créée par John Law. Lorient devient alors le lieu de vente exclusif des produits coloniaux et la ville passe de 6000 à 20 000 habitants. Mais en 1763, la perte des colonies entraîne une nouvelle fois la faillite de la Compagnie. Les chantiers navals sont alors rachetés par le roi et transformés en port de guerre et arsenal royal.

À partir de 1830, le développement de la machine à vapeur oblige à étendre les infrastructures sur les rives du Scorff. L'arsenal se spécialise dans la construction de navires de guerre et met au point de nombreuses innovations techniques comme le premier navire à vapeur en 1818, ou en encore le premier cuirassé en acier en 1875. Au début du 20e siècle, Lorient va développer en parallèle des activités de pêche avec le développement de la conserve. Les activités de pêche et de commerce seront dissociées par la suite. Le port marchand est déplacé sur la lagune de Carnel, tandis qu'est créé le port de pêche de Keroman entre 1922 et 1927. Lorient devient très vite le deuxième port de pêche de France.

 

La Seconde Guerre Mondiale

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Lorient est à la fois un port de pêche, de commerce et d'armement. Son emplacement stratégique et le chemin de fer la reliant directement à Paris, en fait un emplacement de choix pour l'implantation de la base allemande de sous-marins. Elle va offrir un accès direct à l'Atlantique afin d'isoler la Grande-Bretagne, alors seule face à l'Allemagne, en permettant aux u-boots d'attaquer les convois de ravitaillement et les transports de matériaux.

Les infrastructures très modernes du port de pêche de Keroman vont également représenter un atout. Les ateliers de l'arsenal sont en parfait état et le port est doté d'un système de slipway unique en Europe permettant de hisser les bateaux hors de l'eau. Ce système va être adapté pour les sous-marins allemands. Enfin, l'éloignement de Lorient des côtes britanniques va pousser les Allemands à privilégier Keroman plutôt que Brest, pour en faire leur base principale. Cette base va faire de Lorient l'une des cibles privilégiées des bombardements alliés et la ville sera détruite à près de 90%.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la marine française choisit de conserver ces trois grands blockhaus afin d'y placer la deuxième Escadrille des sous-marins de l'Atlantique. La base va alors voir passer plusieurs générations de sous-marins du type Narval, en passant par les Daphnés et les Agostas, jusqu'en 1995. L'arrivée des sous-marins nucléaires va rendre obsolète les infrastructures de Keroman. Les alvéoles des blockhaus sont trop petites pour accueillir ces sous-marins pouvant peser jusqu'à 12 000 tonnes pour une longueur de 150 mètres de long.

La base est définitivement fermée en 1997 pour être reconvertie en pôle de course au large, un port à sec, puis en pôles culturel et touristique avec l'ouverture de la Cité de la Voile Éric Tabarly en 2008, puis du Sous-marin Flore-S645 et son musée en 2010.

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