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Les sous-marins nucléaires français : une force stratégique majeure

Dans cet article, nous allons explorer l'univers fascinant des sous-marins nucléaires français, leur histoire, leurs caractéristiques techniques et leurs différentes missions. Ces mastodontes des profondeurs sont à la fois redoutés pour leur puissance de frappe et admirés pour les prouesses technologiques qui les ont rendus possibles.

L'histoire des sous-marins nucléaires français

La genèse du programme de sous-marins nucléaires français remonte aux années 1950, avec l'idée de doter la France de moyens de dissuasion nucléaire autonomes et indépendants des autres puissances. Cette vision a conduit à la création, en 1955, de la Commission nationale d'évaluation des recherche nucléaires (CNER), ayant pour objectif le développement d'un sous-marin propulsé par un réacteur nucléaire. En savoir plus sur les sous-marins nucléaires.

 

Le premier sous-marin nucléaire, "Le Redoutable"

C'est en 1964 que commence la construction du premier sous-marin nucléaire français, appelé "Le Redoutable". Mis en service en 1971, ce sous-marin deviendra le fleuron symbolique de la marine française pendant près de vingt ans.

 

Sa réelle importance n'est pas seulement due à sa nouveauté, mais aussi au fait qu'il était le premier élément de la "force de dissuasion" nucléaire française, garantissant la sécurité de la nation face aux menaces étrangères. En 1991, le Redoutable est retiré du service après avoir effectué plus de 3000 plongées et parcouru près de 800 000 miles nautiques.

 

Les différentes classes de sous-marins nucléaires français

Aujourd'hui, la France dispose de deux types de sous-marins nucléaires : les SNLE (Sous-marins Nucléaires Lanceurs d'Engins) et les SNA (Sous-marins Nucléaires d'Attaque).

 

 

 SNLE : DISSUASION ET PUISSANCE DE FRAPPE 

Les SNLE sont des sous-marins conçus pour emporter des missiles balistiques nucléaires à longue portée, capables de frapper des cibles à l'autre bout du monde en moins de trente minutes. Leur mission est de constituer une force de dissuasion crédible face aux agressions potentielles contre la France. Pour assurer cette mission de manière continue, ces sous-marins opèrent dans le cadre de patrouilles dites "permanentes" : un minimum de deux SNLE se trouvent toujours en mer, quelque part sur les océans, tandis que les autres sont en travaux d'entretien ou de modernisation.

1. Le Triomphant : mis en service en 1997.
2. Le Téméraire : mis en service en 1999.
3. Le Vigilant : mis en service en 2004.
4. Le Terrible : mis en service en 2010.

 

En savoir plus sur les sous-marins SNLE type Redoutable

 

En savoir plus sur les sous-marins SNLE NG (Nouvelle Génération) type Triomphant

 

Le rôle des SNLE

• Dissuasion nucléaire : Assurer la dissuasion en fournissant une capacité de représailles nucléaires crédible.

 

• Survivabilité : Permettre des patrouilles sous-marines indétectables pour échapper aux attaques ennemies.

 

• Deuxième frappe : Garantir une capacité de représailles en cas d'attaque nucléaire initiale.

 

• Patrouilles continues : Assurer une présence constante en mer pour maintenir la dissuasion.

 

• Garantir la sécurité nationale : Contribuer à la sécurité nationale de la France en dissuadant les agressions nucléaires.

 

 

 SNA : MISSIONS D'ATTAQUE ET DE RENSEIGNEMENT 

Mis en service entre les années 1980 et 1990, les SNA sont des sous-marins conçus pour opérer en solitaire ou au sein de groupements navals, avec pour mission principale la lutte anti-sous-marine et la protection des forces navales. Leur grande mobilité leur permet également d'assurer des missions de surveillance maritime, d'infiltration de forces spéciales ou de frappe stratégique terrestre à l'aide de missiles de croisière. La France possède encore trois SNA de la classe "Rubis" :

 

1. Le Rubis : mis en service en 1983.

2. Le Casabianca : mis en service en 1987.
3. L'Émeraude : mis en service en 1988.

 

En savoir plus sur les sous-marins SNA type Rubis. 

 

La modernisation de cette flotte est assurée par la réalisation du programme Barracuda, visant à construire une nouvelle génération de sous-marins nucléaires plus performants.

 

Le rôle des SNA

• Attaque sous-marine : Effectuer des opérations de lutte anti-sous-marine, de renseignement et d'attaque contre des cibles maritimes et terrestres.

 

• Recueil de renseignements : Collecter des informations stratégiques en mer et sur les littoraux.

 

• Dissuasion : Participer à la dissuasion nucléaire en tant que composante de la force océanique stratégique française.

 

 

Les avantages et les caractéristiques techniques des sous-marins nucléaires français

L'un des principaux atouts du sous-marin nucléaire est sa capacité à rester en plongée pendant de très longues périodes, sans besoin de refaire surface pour recharger ses batteries. Cette propriété confère aux sous-marins nucléaires une véritable supériorité tactique et stratégique par rapport aux sous-marins classiques, qui doivent se déplacer en surface de manière régulière, les rendant ainsi plus vulnérables.

Un autre avantage est l'autonomie offerte par la propulsion nucléaire : un sous-marin nucléaire peut naviguer sans interruption pendant des durées allant jusqu'à 25 ans grâce à sa réserve de combustible. Enfin, la vitesse maximale atteinte par un sous-marin nucléaire en plongée (environ 25 noeuds) dépasse celle d'un sous-marin conventionnel, ce qui lui permet de mieux anticiper ou éviter des situations de danger.

 

Le système de propulsion / fonctionnement 

Le coeur du sous-marin nucléaire est son réacteur nucléaire, qui génère de la chaleur nécessaire pour produire de l'électricité utilisée pour faire fonctionner le sous-marin et propulser l'hélice. Ce choix technique offre un immense avantage : une très grande autonomie en termes d'opération sans être détectable, car il n'y a pas besoin d'admission ou d'échappement d'air, comme cela serait le cas avec une propulsion diesel-électrique.

 

1. Réacteur nucléaire : 

• Le coeur du sous-marin contient un réacteur nucléaire qui utilise l'uranium enrichi comme combustible.

• Lorsque l'uranium subit une réaction de fission nucléaire, il génère une chaleur intense.

 

2. Génération d'énergie : 

• La chaleur produite par la fission est utilisée pour chauffer un fluide caloporteur, généralement de l'eau.

• La vapeur d'eau ainsi produite alimente une turbine.

 

3. Turbine et générateur électrique

• La turbine est connectée à une générateur électrique, qui convertit l'énergie mécanique en électricité.

• Cette électricité alimente les systèmes de bord, les équipements, les capteurs et la propulsion.

4. Propulsion :

• Une partie de l'électricité produite est utilisée pour alimenter un moteur électrique qui fait tourner l'hélice du sous-marin.

• L'hélice génère la force nécessaire pour déplacer le sous-marin dans l'eau.

 

5. Autonomie et furtivité :

• Un avantage majeur de la propulsion nucléaire est son autonomie pratiquement illimitée, tant que l'uranium enrichi est disponible. 

• Comme indiqué précédemment, il n'y a pas besoin d'admission d'air pour la combustion, ce qui permet au sous-marin de rester immergé pendant de longues périodes sans être détecté.

 

6. Refroidissement : 

• Le réacteur nucléaire doit être refroidi pour éviter une surchauffe. Cela se fait en utilisant un circuit de refroidissement. 

 

7. Contrôle de la puissance : 

• Le sous-marin peut réguler la puissance du réacteur en ajustant le nombre de barres de contrôle, ce qui permet de gérer la vitesse et la profondeur du sous-marin. 

 

En résumé, le réacteur nucléaire alimente la production d'électricité, qui est utilisée pour propulser le sous-marin. L'avantage clé est son autonomie prolongée et sa capacité à rester sous l'eau sans devoir émerger fréquemment pour prendre de l'air, ce qui en fait un outil puissant pour des opérations subaquatiques discrètes.

 

Le Système d'armes et équipements électroniques

Les sous-marins nucléaires français sont équipés d'un large éventail de systèmes d'armes et d'équipements électroniques performants, améliorant leur capacité à effectuer différentes missions :

 

  ARMES À BORD ÉQUIPEMENTS ÉLECTRONIQUES À BORD
SNLE

 

• Missiles balistiques M45 et M51 :

Les SNLE sont capables de transporter jusqu'à 16 de ces missiles,

qui sont équipés d'ogives nucléaires.

 

• Torpilles : En plus de leur rôle de dissuasion, les SNLE sont équipés de torpilles pour leur défense et la protection de la force de dissuasion.

• Systèmes de communication avancés
• Radars
• Sonars
• Systèmes de navigation
• Systèmes de contrôle de la propulsion nucléaire
• Systèmes de surveillance et de sécurité pour les missions de dissuasion nucléaire
SNA

 

• Missiles de croisière :

Les SNA français peuvent transporter des missiles de croisière,

tels que le missile de croisière naval SCALP (Système de Croisière Autonome à Longue Portée), également connu sous le nom d'APACHE

en version terrestre.

• Torpilles : Les SNA sont équipés de torpilles pour la défense sous-marine et antisurface. Les torpilles F21 Artemis et MU90 Impact sont parmi les modèles utilisés.

• Mines : Les sous-marins peuvent également poser des mines pour des opérations de défense et de dissuasion.

• Systèmes de communication avancés
• Radars
• Sonars
• Systèmes de navigation
• Systèmes de contrôle de la propulsion nucléaire
• Systèmes de surveillance et de détection des menaces
• Systèmes de guerre électronique
• Systèmes de gestion de l'information et de contrôle de mission

 

La composition exacte de l'armement peut varier en fonction de la mission et de la configuration du sous-marin, et ces détails ainsi que ceux des équipements et de leur technologie restent confidentiels en raison de la sécurité nationale.

 

En conclusion, les sous-marins nucléaires français représentent une force stratégique majeure pour la sécurité nationale du pays. Leur capacité à opérer dans les profondeurs de manière autonome, silencieuse et pendant de longues périodes en fait un atout indispensable pour assurer la défense et la dissuasion face aux menaces contemporaines.

 

 

Les sous-marins français

Parmi les sous-marins français, on distingue entre autres les sous-marins à propulsion nucléaire des sous-marins à propulsion classique ou conventionnelle. 

 

Nous vous proposons d'en apprendre davantage sur leurs caractéristiques, leurs équipements, sur notre page "les sous-marins français".

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